Bergers de l’Océan
Reclus dans leurs sanctuaires troglodytes, les Āunkilun vivent loin du reste du monde, appréciant l’isolation plus que tout autre chose. Pour être sur de ne pas être dérangés, les Āunkilun peuplent les zones les plus défavorables, comme le sud du Vzul ou le nord d’Hōkua. Là, parmi la végétation luxuriante et le placide grondement de la forêt, ils subsistent, perpétuant l’art de la méditation et du façonnage des pierres sacrées. De nature discrète, ils sont rarement vus dans les villes et les endroit densément peuplés. Ils sont dévoués à leur silencieuse communauté et aux créatures de l’onde qui leur sont de bien meilleur compagnie.
Ayant vécus loin du restes des ethnies de l’archipel, beaucoup de rumeurs furent racontés sur les Āunkilun. Tantôt on leur attribuait d’être à la tête de conspirations, tantôt d’être, derrière leur mystérieux stoïcisme, de véritable changeur-de-forme, capable de se muer en monstre des abysses.
Evidement, certains savent que ce ne sont que sornettes, et que si les Āunkilun sont si impénétrables, c’est parce qu’ils sont en deuil. Depuis que leur peuple est sortis des profondeurs, ils se lamentent de la perte de leurs semblables et de leur lointaines cités souterraines. Pour palier à ce douloureux souvenir, ils façonnent avec dévotion des temples dans la roches, gage de cette mémoire perdue. Cachant leur tristesse derrière une profonde dévotion à l’océan, ils soignent les créatures qui le peuplent et vivent en harmonie profonde avec elles. Capables de murmurer aux êtres benthiques et de les comprendre – car ils parlent la langue des courants – ils peuvent invoquer de terribles gyres qui dévastent toute armada qui chercheraient à nuire à leur tranquillité. Il est dit que rien est plus dangereux qu’un Āunkilun en furie.