Muhéva

GALANTS DES COURANTS

Originaire des falaises échancrées d’Hōkúa, les Muhéva ont bien vite quitté ces terres hostiles, trop souvent malmenées par les conflits pour parcourir l’Archipel et les rivages étrangers au delà de l’Aldaurun. Explorateurs aguerris, ils aiment l’océan, sa houle et ses tempêtes, l’air marin et l’eau chantant les milles légendes d’Urhshrul. Très rapidement, les Muhéva ont tissé de précieuses relations avec les peuples des côtes de l’Est et de l’Ouest. De toute l’histoire de la Fraternation et depuis les temps anciens où l’onde a embrassé les orles vert-de-gris du Drizgald, aucune autre ethnie n’a osé braver l’eau avec autant de courage.

Au moyen de leurs connaissances et de leurs instruments, ils prédisent et préviennent des grandes catastrophes, comme les maladies et les famines. Reclus dans les dernières cavernes sacrées, où à l’aube des temps les Shmârog érigèrent des temples cyclopéens d’une splendeur inégalée, ils perpétuent l’art du chamanisme de leur peuple. Ils apprécient Curieux par nature, les Muhéva n’hésitent pas à  échanger avec les populations étrangères. C’est d’ailleurs dans leurs voyages qu’ils trouvent la source de leur commerce. Ils achètent, troquent, revendent toutes sortes de marchandises dans tous les ports du Drizgald et des continents voisins.

Les Muheva sont en quête continuelle de nouveautés, certainement pour oublier les vicissitudes de leurs peuple. Mais pour autant, ces Snaugrung ne sont pas si nantis. Le commerce n’est au final qu’une raison déguisée de leurs multiples pérégrinations; nul part sur terre sont-ils plus heureux qu’en mer sur leurs vaisseaux atypiques. D’aucun ont essayé de trouver la plénitude; partir pour trouver un jour une terre promise et mettre un terme à ce sentiment apatride. Mais tous sont revenus en se disant qu’au final, les familières abysses de l’Archipel n’étaient pas si rebutantes. Leur histoire les a conduit à émerger à la surface, abandonnant à jamais l’éternelle obscurité. Aujourd’hui, les Muhéva sont animés par l’espoir, animés par la mélancolie, farouchement résolus à garder les indomptables côtes qui les ont accueillis.